Missak Manouchian Et André Manoukian Famille – Parmi les personnes présentes lundi à l’hommage à Missak et Mélinée Manouchian, adoubés par Carole Delga, présidente du conseil régional d’Occitanie, se trouvait André Manoukian, acteur, pianiste et compositeur. Cet hommage toulousain se déroule avant la prestation de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon mercredi ; pourquoi devriez-vous vous en soucier ?
J’ai accepté l’invitation à venir à Toulouse de Carole Delga, pionnière dans l’organisation de ce mémorial dans la région. Au lendemain du nettoyage ethnique subi par les 120 000 Arméniens résidant en Artsakh (Karabakh du Sud) lors de l’attaque de l’Azerbaïdjan fin septembre, elle soutient activement la cause arménienne.
Cela nous touche lorsque d’éminents hommes politiques apportent leur soutien spontané à la cause arménienne. L’acte du président Macron, qui transporte Missak, Mélinée Manouchian et leurs camarades au Panthéon, véhicule un message clair et fort.
D’après ce que l’on peut retenir de sa dernière lettre, Missak Manouchian décide de mourir “ en soldat régulier de l’armée française de libération ” après la mort de son père alors qu’il portait des armes contre les Turcs lors de la tuerie. Que vous implique « l’étranger » qui donne sa vie pour la France dans ce climat xénophobe ?
Cela me rappelle l’amour de la France et ses valeurs que mon père m’a inculqué. Smyrne, sur la route de l’exil, fut le lieu de naissance de mon père. Tout au long de sa vie, on lui a raconté des histoires sur des choses terribles qui pourraient arriver. Imaginez-vous comme un personnage majestueux dans cette scène…
Mais il a cherché refuge dans la philosophie, la poésie et l’humanisme français, et il l’a trouvé. Après l’école, il lisait tous les livres de la bibliothèque et ne s’arrêtait que lorsqu’il partait travailler à midi. Missak Manouchian a découvert Hugo, Verlaine et Rimbaud à Orphelin, Jounieh, Liban ; cela lui a ouvert les yeux sur les idéaux de la France, le goût de la liberté et l’esprit révolutionnaire qui ont conduit à la proclamation des droits de l’homme et du citoyen. Un voyage au Panthéon est une ode aux idéalistes français venus défendre les valeurs de leur pays.
Le groupe Manouchian compte 23 membres et ils sont tous de fervents défenseurs du mouvement des travailleurs migrants. Résidents de Roumanie, de Pologne, de Hong Kong, d’Arménie, d’Italie, d’Espagne, etc. Bien qu’il ait revêtu l’uniforme français en 1940, les tentatives de Manouchian pour devenir citoyen naturalisé ont toutes deux été rejetées. Que pensez-vous des 65 % de Français rassemblés aujourd’hui pour défendre le « droit du sol » ?
Ces hommes et ces femmes du FTP-MOI étaient tous animés par un esprit universaliste. Ils aspiraient à construire une fraternité sans frontières en reconnaissant l’humanité de tous les peuples, ce qui, pour eux, à l’époque, signifiait embrasser le communisme, qui était un antirationalisme extrême.
Tels étaient les principes défendus par le Front populaire en 1936. De plus, les cerveaux de droite et d’extrême droite considéraient tous ces juifs et Arméniens comme des « métèques ». Pourtant, ces « apatrides », ou communistes, étaient déterminés à détruire le fascisme. – que ce soit celui de Franco, celui de Mussolini ou celui de l’Allemagne.
Bien qu’il soit déjà trop tard pour faire des comparaisons significatives, un examen plus approfondi révèle que l’aspiration de 99 pour cent des groupes minoritaires est d’être traités sur un pied d’égalité. En 1944, les « renégats » et les « parias » se sacrifiaient pour la nation qui les avait accueillis. Même si l’intégration est lente ici comme partout, le message de devenir français librement est un message d’espoir.
Marine Le Pen a prononcé sa déclaration au Panthéon. Comment allez-vous l’évaluer ?
Le nettoyage éthique est au cœur des positions défendues par l’extrême droite. Tout comme les Ottomans dans le passé, le président de l’Azerbaïdjan est animé par le désir de construire une nation ethniquement pure contre les Arméniens, le franquisme contre les Républicains et le nazisme contre les Juifs.
Quand un Zemmour suggère effectivement qu’on puisse expulser les musulmans de France, c’est l’idée qui revient sans cesse dans la tête. Il faut aussi rappeler que la police française a arrêté Manouchian et ses complices. Je ne prétendrai pas aujourd’hui que Marine Le Pen entre dans cette catégorie.
Il est crucial de se rappeler où tout a commencé, même si elle s’est « dédiabolisée » de manière hyperhabile et qu’il lui manque les paroles diaboliques de son père. Cette famille pourrait être intéressée à acheter une maison pour elle-même. Il existe un recueil de poésie que Missak Manouchian a laissé derrière lui. Composez-vous de la musique pour l’accompagner ou la contemplez-vous simplement ?
Pourquoi pas aussi ? Vous devriez le faire. J’ai découvert des métaphores, des images et un langage étonnants dans sa collection, et ce fut un honneur d’être invité à en faire la préface. Sa traduction et sa publication m’ont apporté une immense joie ; c’est vraiment un poète. Carole Delga se rendra en Arménie en juin, après sa rencontre lundi à Toulouse avec l’ambassadeur Hasmik Tolmajian pour rendre hommage à la famille Manouchian.
L’hommage à Miss Monouchi d’André Manoukian : “A tout moment, je ne serais plus ce monde”
Mercredi, Missak Manouchian a mis les pieds au Panthéon ; de qui était-elle l’identité ? A l’occasion de la panthéonisation du résistant le 21 février 1944, l’artiste met en musique sa dernière lettre à son épouse Mélinée, écrite juste avant son exécution.
Musique piano pour “une journée historique”. Dans un hommage musical à la résistance, André Manoukian interprète une chanson en l’honneur de Missak Manouchian et de ses camarades combattants alors qu’ils s’apprêtent à être enterrés au Panthéon, mercredi 21 février au soir, exactement 80 ans après avoir été décapités par le Les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le chanteur arménien Mélinée a adapté en musique la dernière lettre du résistant à son épouse Mélinée, suivant les traces de Missak Manouchian, une victime évadée du génocide. Écrite au Mont-Valérien le 21 février 1944, quelques heures seulement avant sa décapitation par les nazis, la lettre détaille ses dernières pensées et sentiments ainsi que son amour pour sa camarade résistante Mélinée.
“Je n’ai aucune haine”
Tout en jouant quelques accords au piano, André Manoukian se souvient : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer dignement notre mémoire ». “Au moment de ma mort, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand ni contre qui que ce soit d’autre”, déclarerait Missak Manouchian dans son beau message chanté.
C’est “une journée historique pour la France, l’Europe, l’Arménie” que Rachida Dati, ministre de la culture, a exploitée à son avantage dans la vidéo qu’elle a mise en ligne sur X. Missak Manouchian a été admis au Panthéon mercredi. Dis-moi qui elle est. Comme l’a déclaré le ministre de la Culture dans une vidéo publiée sur X : “C’est un hommage national pour tous ces étrangers, tous ces Français qui ont donné leur vie pour la France, pour notre liberté”.
La communiste arménienne Mélinée Manouchian est un autre membre de la résistance qui a servi tout au long du conflit. En 1986, elle est nommée chevalier de la Légion d’honneur, titre qu’elle conservera jusqu’à sa mort en 1989. Comme Missak Manouchian, elle sera également panthéonisée mercredi ; cependant, elle a été inhumée jusqu’à présent dans un cimetière d’Ivry-sur-Seine.
Le ministre de la Culture a filmé André Manoukian, qui met en musique la dernière lettre du chef de la résistance arménienne. “Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée, je ne serai plus présente dans ce monde dans quelques heures.” Mercredi, au ministère de la Culture, les propos de Missak Manouchian ont fait écho quelques heures seulement avant le martyre du résistant et de son épouse. Dans un clip vidéo, Rachida Dati et André Manoukian lisent en musique la dernière lettre du résistant dans Mélinée.
Montrez du respect au pasteur. Une « journée historique pour la France, pour l’Europe, pour l’Arménie » a été souhaitée par Rachida Dati avant l’événement au Panthéon. Elle a relevé que cette canonisation “est un hommage national pour tous ces étrangers, tous ces Français, qui ont donné leur vie pour la France, pour notre liberté”.
A huit heures de l’après-midi, le Panthéon accueillera la cérémonie officielle. Messak et Mélinée devraient arriver à la grotte XIII après avoir dépassé les tombes de Joséphine Baker et Maurice Genevoix. “Une plaque commémorative où les noms de ses 21 codétenus exécutés le même jour, ainsi que ceux de Joseph Epstein (exécuté en avril 1944) et de Golda Bancic (guillotinée à Stuttgart en mai 1944), sera déposée à proximité de leurs tombes”, selon un communiqué de presse.
Les responsables d’Occitanie ont rendu hommage au héros de la résistance arménienne et à son épouse Mélinée deux jours avant leur réception au Panthéon, en présence de Hasmik Tolmajian, l’ambassadeur arménien en France. Sur fond rouge, les photographies de Mélinée Manouchian et Missak servent de point d’ancrage à la pièce.
Comblé. “Ils étaient 23 étrangers et nos frères, pourtant…”, nous rappelle l’immense écran. Avec les mots “ Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir, Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant” (comme le chante Ferré à la fin de “L’Affiche rouge”), les souvenirs citant Aragon se complètent en réaction au bombardement allemand.
Aujourd’hui, 21 février 1944… “Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures”, écrivit Missak à Mélinée, sa “petite orpheline bien-aimée”. “Nous” ? Dans leur lutte contre l’occupation, les Francs-Tireurs, membres du Front des travailleurs immigrés (FTP-MOI), visent à entretenir la flamme de l’espoir en France.
Les autorités françaises les poursuivent et ne disposent que de trois mois pour riposter. Les attaques contre les nazis ne sont que répétitives. Lectures complémentaires : Mélinée Manouchian et la panthéonisation du Missak : une cérémonie allemande rendant hommage aux combattants de l’Affiche rouge.