
Hamida Aman Mari – A Mortagne-au-Perche (Orne), Hamida Aman parle déjà au téléphone alors qu’elle est assise dans sa voiture devant le Carré du Perche. À l’opposé, ses équipes de presse afghanes. Cet entrepreneur médiatique est pressé et il n’est que 9 heures du matin.
Les tentatives visant à diffuser des informations précises au public se sont poursuivies depuis que les talibans ont pris le pouvoir en août 2021, il y a environ un an. Une femme nommée Hamida Aman, âgée de 49 ans et vivant dans le Perche avec son mari.
A eu l’idée de créer une radio spécialement destinée aux femmes juste avant ce nouveau changement. Nommée d’après le noble honneur accordé aux épouses des sultans et des maharadjahs dans le passé, Radio Begum est née à Kaboul, la capitale du pays, le 8 mars 2021.
Un voyage dans le temps jusqu’à l’Antiquité ?
Un symbole avec un nom. Quinze femmes journalistes afghanes et une poignée de techniciens masculins composent l’équipe de la radio. Hamida évoque ses inquiétudes concernant la condition des femmes dans son bureau exigu du télécentre de Mortagne-au-Perche, où elle passe la majeure partie de sa journée, expliquant qu’elle s’inquiète de cette éventualité depuis les négociations avec les États-Unis. année civile.
Mais nous avions remarqué une amélioration considérable dans la nation. Des femmes ont été repérées au Parlement. Quelques-uns d’entre eux faisaient partie du clergé. Beaucoup de gens ont pu choisir leur propre emploi et leur conjoint. La tendance était évidente, même si elle n’était pas universelle.
Les étudiants des environs enregistrent des cours de radio:
Des enfants de la région de Kaboul enregistrent des enseignements radiophoniques dans un studio. Tous droits réservés par Radio Begum. Il ne se rend pratiquement pas en Afghanistan. Très discret. L’exécution à distance était la méthode opératoire privilégiée par Hamida. Une amélioration de son efficacité est quelque chose dont elle se vante.
Vous pouvez regarder ces vidéos sur Actu En 2022, la résurgence du Moyen Âge s’accélère et chacun fait tout pour l’arrêter. L’éducation par le biais de la radio Bien sûr, cela n’a rien à voir avec une confrontation des puissances les unes contre les autres.
Si nous osions nous lancer dans des activités politiques, les talibans éteindraient simplement notre radio.” Reporters sans frontières estime que 80 % des journalistes afghans sont au chômage. En conséquence, Hamida Aman envisage un calendrier de programmes centré sur l’autonomisation des femmes, marginalisées par les individus en position d’autorité.
Les Afghans sont peu alphabétisés. Je considère que c’est le défi le plus formidable. Leur parler par radio est le moyen le plus efficace. Un service public national Les entreprises talibanes sont interdites aux filles des collèges et lycées depuis mars. Les enfants du quartier pourront écouter les enseignements radiophoniques quotidiens de Radio Begum enregistrés dans un studio, donc tout va bien.
Le farsi et le pachtoune, deux des trois langues officielles du pays, sont enseignés dans des classes allant de la cinquième à la douzième année.Hamida Haman est photographiée avec son équipe radio Begum, deuxième en partant de la droite.
À Kaboul, Hamida Haman est photographiée avec son équipe de radio Begum, deuxième en partant de la droite. Tous droits réservés par Radio Begum. Ces conférences sont diffusées quotidiennement, et les talibans en sont conscients, mais ils les acceptent quand même.
Les filles ne sont pas dehors en ce moment, donc ça marche pour elles. Ne pas quitter la maison.Le service public est maintenu dans le pays grâce à Hamida et son équipe. Un psychologue fait une apparition à la télévision.
De nombreuses femmes souffrent de dépression dans les quartiers les plus reculés. Selon eux, Radio Begum a proposé une forme de radio libre dans laquelle un psychologue apporterait un soutien émotionnel aux auditeurs anonymes.
De nombreuses personnes nous ont écrit pour nous informer que ce programme est une lueur d’espoir pour les femmes de tous âges. En raison du ralentissement économique et des conflits, certaines femmes n’ont jamais connu le véritable bonheur. Ils savent que nous les écoutons lorsqu’ils sanglotent.
De plus, un professionnel de la santé répond aux appels du public. De plus, nous avons un spectacle qui offre des conseils spirituels. Plus précisément, quelqu’un utilisera des allusions religieuses comme excuse pour éviter certains problèmes. Par exemple, nous aiderons une femme victime d’agression à prouver qu’un tel comportement est inacceptable dans les textes.
Hamida Aman s’est entraînée à critiquer le gouvernement en toute sécurité dans son émission de radio destinée aux jeunes, qu’elle a lancée en 2011. Les habitants les appellent « seigneurs de guerre », et en discuter a nécessité une autocensure. Le chef d’entreprise prévient que les choses pourraient devenir délicates si elles ne changent pas rapidement.
Un exemple est le port de la burqa:
Qui a été imposée aux journalistes de télévision lors du retour au pouvoir de cette dictature totalitaire. Lors de notre diffusion en direct sur Facebook, nous avons catégoriquement refusé de l’utiliser pendant deux semaines. Cela leur était enfin venu à l’esprit. Dans notre ignorance, nous avons affirmé que nous croyions que cette exigence s’appliquait uniquement à la télévision et non à la radio. À notre manière, nous nous levons.
Grâce à son investissement personnel dans la radio, l’homme d’affaires a réussi à obtenir l’aide de l’ONU. Notre objectif actuel est d’élargir la distribution nationale dans tout le pays. Onze des trente-quatre provinces afghanes diffusent Radio Begum.
Hamida Aman, 47 ans, partage un certain nombre de traits. Leurs deux parents étaient de nationalité afghane. Awaz, un groupe de médias afghan, les employait tous les deux. Ils ont tous deux été expulsés de force de leur pays d’origine à un moment donné. Leur ville natale est Saint-Hilaire-le-Châtel, petite commune de 600 habitants proche de Mortagne-au-Perche (Orne).
Lorsque les parents d’Hamida Aman ont échappé à la prise de pouvoir soviétique alors qu’elle avait huit ans, son exil a commencé. En Suisse, la famille est arrivée. À cet endroit, Hamida se tient debout. Jusqu’aux événements du 11 septembre 2001. “Tous les Afghans de la planète ont vu leur vie modifiée par les attentats du 11 septembre.
Hamida travaillait pour une agence de presse suisse. Elle choisit finalement de retourner en Afghanistan pour la durée du reportage. “J’ai entendu le pays m’appeler.” Finalement, elle y est restée. “Beaucoup de gens comme moi ont pu rentrer après le renversement des talibans et la mise en place d’un gouvernement de transition.”
La jeune femme soutient les organisations non gouvernementales (ONG) à travers les médias. “J’instruisais les journalistes de la région. Il n’y a jamais eu de presse libre en Afghanistan. Elle y a rencontré son futur conjoint, un Français également impliqué dans les mêmes groupes.
L’arrivée rapide des talibans m’a pris au dépourv:
L’année 2004 marque la décision d’Hamida de lancer Awaz production, sa propre société. Elle est devenue l’une des sociétés de production cinématographique et télévisuelle les plus importantes du pays. Arif Ahmadi est enrôlé par elle. “Sur le terrain, nous formions des jeunes. Rapidement, Arif a maîtrisé la matière. Finalement, il est devenu chef du bureau de Kaboul après avoir gravi les échelons.
Séries télévisées éducatives, radio jeunesse, clips vidéo commémorant la première élection présidentielle… « Donner confiance aux Afghans en l’avenir » est la priorité absolue d’Hamida et de ses équipes. Jusqu’à ce qu’une station de radio réservée aux femmes fasse ses débuts en mars 2021.
Après le retrait des forces de la coalition internationale du champ de bataille en 2014, les conditions de travail, déjà précaires, sont devenues très dangereuses. Hamida a décidé en 2015 que ses enfants vivraient en France, notamment entre Paris et le Perche, jusqu’à leur premier accouchement, date à laquelle ils ont déménagé à Saint-Hilaire.
Quoi qu’il en soit, elle se rend en Afghanistan une fois tous les deux mois. Juin était son dernier séjour. Elle était terrifiée à l’idée de voir les talibans reprendre le pouvoir en août. Notre mouvement a été stoppé lorsque Kaboul a été prise. C’est un cauchemar quand ils reviennent. “L’heure la plus sombre de notre vie.”
Aujourd’hui, elle dresse un bilan critique. Nous y avons cru fermement pendant vingt ans. Nous espérions que le pays parviendrait à la stabilité. J’aimerais que nos dirigeants puissent comprendre le fonctionnement interne d’un système démocratique. Malgré nos idéaux, nous nous sentions obligés d’agir. J’ai bêtement cru qu’une démocratie pourrait s’établir dans les vingt prochaines années. Faites savoir que nous n’étions pas préparés.
Arif Ahmadi et sa famille sont arrivés à Saint-Hilaire-le-Châtel en avril 2021:
Il y a vingt ans. «Ils voulaient me tuer», raconte celui qui cherchait à rester au pays quoi qu’il arrive. L’homme déplore le fait que, malgré leurs efforts, la nation continue de rester inchangée. Notre combat pour la démocratie n’a servi à rien et nous avons perdu toutes les batailles. Notre voyage commence il y a vingt ans.
Arif est resté collé à la télévision toute la journée et toute la nuit alors que les talibans prenaient le contrôle de Kaboul. Il semble que leurs efforts pour présenter un nouveau visage échouent. Alors que le soleil se lève, les femmes sont brutalement agressées dans la rue. Parmi les victimes figurent des journalistes. Il n’y a eu aucun changement. Le groupe terroriste en question est identique. Leur état actuel est bien pire.
Dois-je acheter quelque chose ? Un terrain proche des studios d’Hamida Aman a été mis en vente, selon le patron d’Awaz, une société de production audiovisuelle. Le terrain est loin d’être idéal car il est très long et situé loin de toute voie d’accès. À titre d’exemple, ce n’est pas aussi pratique qu’un terrain voisin dont le propriétaire ne bougera pas sur le prix.
Il y a peu de perspectives dans cette région du nord de Kaboul en plein développement. Alors… À moins bien sûr que l’entreprise veuille faire baisser la valeur du deuxième terrain en répandant des rumeurs selon lesquelles elle serait intéressée par le premier terrain ?
Hamida Aman est absorbée par ses calculs dans son bureau du centre-ville. Il est déchiré entre investir dans sa société – qui possède les plus grands studios privés d’Afghanistan – et éviter une crise économique provoquée par le retrait continu des soldats d’occupation occidentaux. Ce genre de deal n’est pas nouveau pour la jeune femme.
Elle a construit ce qu’un de ses amis appelait intelligemment « Kaboulywood » de cette façon : un bâtiment après l’autre, un terrain après l’autre, et une pièce d’équipement après l’autre. Entre la chute du président Hamid Karzaï régime, l’ascension progressive des talibans au pouvoir et les discussions interminables sur la perspective de conserver un petit nombre de forces américaines, le contexte politique n’a jamais été aussi instable depuis sa création.
