Missak Manouchian Famille

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Missak Manouchian Famille – Né dans une famille paysanne arménienne du village turc d’Adyaman le 1er septembre 1906, Missak Manouchian passe son enfance hantée par le souvenir du massacre de deux cent mille Arméniens survenu en 1894 et 1896.

Lors du génocide de l’Empire ottoman en 1915:

Ses parents faisaient partie des 1,5 million d’Arméniens disparus sans laisser de trace. Son père a été tué dans un meurtre brutal et sa mère était malade de faim. Après avoir été accueillis par une famille kurde, lui et son frère ont été élevés dans un orphelinat chrétien en Syrie. En 1924, ils se rendent à Marseille.

Tout en fréquentant les universités ouvrières fondées par la CGT, il apprend la menuiserie et vit de la terre. Débutant sa carrière comme tourneur dans les usines Citroën du quai de Javel à Paris, il cofonde ensuite avec des amis deux revues littéraires, Tchank (“L’Effort”) et Machagouyt (“Culture”). Zangou, du nom d’une rivière de la région d’Erevan, a été rédigé par lui.

Il était membre du Parti communiste français depuis 1934, plus précisément du groupe arménien. Se rapprochant d’Henri Barbusse et de Romain Rolland, il s’engage dans le mouvement anti-guerre Amsterdam-Pleyel. Manouchian était un écrivain communiste qui correspondait avec d’autres écrivains communistes, dont les poètes arméniens Avétik Issahakian et Archag Tchobanian.

Il fut membre du comité exécutif du Comité de secours arménien:

Créé par le docteur Haïc Kaldjian et dissous en 1937. Manouchian visita les communautés françaises abritant des diasporas arméniennes en 1938 et 1939. À l’époque où le Front populaire était encore en vigueur, il servit en tant que secrétaire de l’Union populaire arménienne, une organisation qui cherchait à unir les Arméniens.

Suite à la déclaration de guerre en septembre 1939, Missak Manouchian fut appréhendé et emprisonné en tant que communiste étranger. En 1940, il rentre à Paris et poursuit son action militante. Il fut arrêté en juin 1941 dans le cadre d’une rafle préventive allemande massive juste avant l’invasion de l’Union soviétique. Il a passé quelques semaines au camp de Royallieu, près de Compiègne, avant d’être libéré faute de charges retenues contre lui.

Sous le pseudonyme de « Georges », il supervise la section arménienne du MOI et est sélectionné pour rejoindre le FTP-MOI en février 1943. Affecté au premier détachement comme simple combattant, il reçoit ensuite le matricule 10300.

Le 17 mars 1943, à 8 heures du matin, Missak Manouchian, premier Arménien des FTP-MOI Parisiens, lance une grenade sur un détachement allemand qui circulait rue Rivay à Levallois-Perret. L’assaut a tué un soldat et en a blessé quinze autres, selon le rapport de police. De plus, deux citoyens français innocents ont été blessés.

Dans ses mémoires, Boris Holban s’en prend à l’héroïsme bâti par la veuve d’un résistant arménien. Il met en avant ce qu’il considère être la prétendue imprudence de Missak Manouchian : “Il m’a répondu que les communistes sont des hommes libres de disposer de leur vie et de leur personne”.

Manouchian aurait contrevenu aux ordres d’en haut d’évaluer les dégâts de l’ennemi. Il m’avait persuadé qu’il n’était pas apte à servir comme commandant de détachement. Non seulement je le lui ai dit, mais j’ai aussi suggéré que son groupe linguistique l’utilise.

Mais Adam Rayski note dans ses mémoires que Missak Manouchian hésitait à engager un grand nombre de combattants dans des opérations armées à l’intérieur de la capitale. J’ai appris de Manouchian lors d’une réunion à Brétigny-sur-Orge en juin qu’une décision comparable avait été prise.

Tout comme Adam Rayski aurait proposé un plan visant à déplacer la majorité des forces et des dirigeants du FTP-MOI vers la zone sud au début de l’année. Mai 1943. Comme il existait de grandes colonies arméniennes à Marseille et à Grenoble, il pensait qu’elles y seraient mieux protégées et mieux utilisées.

Après l’arrestation du Tchèque Alik Neuer:

Commissaire technique de la direction, le 5 juillet 1943, Missak Manouchian prit le poste, laissant entendre que son obéissance à l’appareil de gestion du FTP-MOI n’était pas remise en question. Après que Boris Holban fut démis de ses fonctions de commissaire militaire en août 1943 par le Secondo italien, Manouchian prit la relève.

Il cède à la stratégie de Joseph Epstein (chef du FTP en région parisienne, alias colonel Gilles) consistant à augmenter le nombre d’unités impliquées dans chaque action de quinze à vingt hommes afin de rendre les combats plus intenses.

Albert Ouzoulias, directeur national des opérations de la FTPF, a témoigné que lorsqu’ils ont été initialement confrontés à la nouvelle idée, les dirigeants du détachement, dont Manouchian et ses collègues du MOI qui faisaient partie du « groupe des trois », ont levé les bras en l’air. air. Ces idées inédites avancées par le commissaire aux opérations de la région parisienne suscitent un certain malaise au sein du comité militaire.

Boris Holban écrit dans ses mémoires combien il se sent ignoré et déçu par les récentes décisions stratégiques de la direction des FTP et par la nomination de son successeur, qui aurait dû être choisi conformément à la recommandation de Joseph Dawidowicz en tant que commissaire politique ettrésorier de FTP-MOI en région parisienne. Missak Manouchian a néanmoins été appréhendé par les autorités moins de deux mois après sa nomination.

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Les policiers de la 2e Brigade spéciale aperçurent Missak Manouchian, ignorant son rôle de chef militaire des FTP-MOI, entre 9 et 10 heures du matin le 24 septembre 1943, alors qu’il était suivi par Boczor. Les deux hommes ont prévu de se retrouver à la sortie de la gare de Bourg-la-Reine.

Après leur voyage à travers Montrouge, ils ont atteint la porte d’Orléans, où ils ont échangé des papiers avant de se séparer, selon le rapport, l’un des nombreux reproduits dans le livre Le Sang de l’étranger.

Vers 12h30, Manoukian fait ses courses dans le quartier puis se dirige vers la rue de Plaisance n°11. Toute la nuit, il reste à l’intérieur. Quatre jours plus tard, le 28 septembre 1943, la police de région parisienne repère le chef des FTP alors qu’il suit Manouchian à ses rendez-vous hebdomadaires avec Joseph Epstein.

Dès 10h30 du matin, Manouchian monte dans le métro à Alésia et descend à Gare du Nord. Pensant que son train est déjà parti, il profite d’un déjeuner à la terrasse d’un café voisin. A 12h05, il monte dans un autre train et débarque à 13h10 à la gare de Mériel dans l’Oise.

Près de la sortie de la gare, il rencontre un homme qui s’appelle Estain Joseph:

Il est né à Bouscat le 16 octobre 1910. Ils prennent la route ensemble et s’arrêtent au café-restaurant le Majestic en route vers l’Isle-Adam. La police a intensifié sa surveillance après avoir appris la trahison de Joseph Dawidowicz ; il est en garde à vue depuis le 26 octobre.

Ils continuent de s’aventurer plus profondément dans les bois malgré la pluie, pour ne pas provoquer leur méfiance, il faut cesser de les surveiller. Une apparition de Manouchian en compagnie d’Alfonso a eu lieu le 5 novembre 1943.

Leur récit détaille une rencontre ultérieure entre Manouchian et Joseph Epstein cinq jours plus tard : à 7h15 du matin, Manouchian prend la route, saute dans la station de métro Pernety et prend descendre à la Gare de Lyon. A 8h02 du matin, il monte dans le train et débarque à Brunoy. Ils se retrouvent à la sortie de la gare et se dirigent vers Epinay-sous-Sénart.

Après cela, ils font demi-tour et passent une demi-heure dans un café devant la gare de Brunoy. Manouchian monte à bord du train à destination de Paris alors qu’ils se séparent à 11h30 du matin. Selon les aveux de Cristina à Boïco, le commandant militaire des FTP-MOI en région parisienne semble être en proie à un grave pressentiment : “C’était en novembre, quelques jours seulement avant son arrestation”.

C’était la dernière fois que nous nous rencontrions. Non loin d’une gare. Celui-là m’a échappé. Cependant, il y avait trop de monde pour que nous puissions naviguer confortablement dans les longues rues. C’était mauvais. De son côté, il avait l’impression qu’il était sur le point de s’effondrer sous le poids de son environnement. “Au cas où”, dis-je, je lui proposerais une cachette.

J’ai pu me connecter avec un secteur sans rapport avec MOI grâce à mes relations à la Sorbonne. Refusant de bouger, il m’a assuré que son logement était bien. A cause de ses propres inquiétudes, je l’ai laissé dans un état de grande détresse. “Quand je suis arrivée, Manouche était déjà là”, écrit Missak Manouchian dans ses mémoires sur leur dernière rencontre le 15 novembre dans un café à Paris.

Nous sommes entrés dans le café et avons pris un verre au comptoir. À maintes reprises, Manouche sortait pour examiner la rue. Henri Karayan, que je connaissais bien, est arrivé peu de temps après, puis Olga Bancic, que j’avais rencontrée deux fois mais que je ne connaissais que sous son nom de résistante, Pierrette, comme je l’ai déjà évoqué.

Après un bref échange de paroles entre nous trois:

Pierrette me remit un colis de la taille d’une boîte à chaussures, que je déposai discrètement dans le sac que Manouche m’avait demandé d’apporter. Par la suite, Pierrette et Manouche se sont associés à Henri et moi pour former un couple. Des points cruciaux ont été évoqués à leurs côtés.

En attendant de nous séparer, nous avons discuté de tout et de rien. Le commissaire Gaston Bararrachin et quatre inspecteurs accompagnèrent Missak Manouchian le lendemain, mardi 16 novembre 1943, alors qu’il se rendait de son domicile au train qui partait de la gare de Lyon à destination d’Evry-Petit-Bourg.

Joseph Epstein a organisé pour lui l’un de leurs rassemblements hebdomadaires à cet endroit. Les deux hommes ont tenté de s’enfuir par les berges de la Seine après avoir réalisé qu’ils n’avaient pas le temps de se retrouver alors qu’ils étaient poursuivis. Il est 10 heures. Missak Manouchian est appréhendé par deux inspecteurs alors que Joseph Epstein est encerclé.

Il dissimule un pistolet chargé de calibre 6,35 dans la poche droite de son manteau et décide de ne pas s’en servir après deux avertissements. Une vague de 68 arrestations opérée par les hommes de la 2e Brigade Spéciale prend fin à 13h30. le même jour avec la chute de Marcel Rayman, Olga Bancic et Joseph Svec.

Le premier jour, personne ne se parlait”, écrit Simon Rayman dans ses mémoires, décrivant le jour où lui et sa mère ont été emmenés dans les locaux de la préfecture de police de Paris après r avoir été arrêté la veille. La vue d’un homme de taille moyenne, la silhouette immobilisée par le papier bleu recouvrant la fenêtre, m’a fixé dès mon entrée dans la chambre 23. Chaque fois que la police reconduisait un détenu après un interrogatoire, il lui arrivait de se retourner.

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