Qui Est Le Compagnon De Patrick Pelloux

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Qui Est Le Compagnon De Patrick Pelloux
Qui Est Le Compagnon De Patrick Pelloux

Qui Est Le Compagnon De Patrick Pelloux – Patrick Pelloux s’est fait connaître auprès du public en critiquant la gestion de la crise canine en 2003 alors qu’il présidait l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMUHF). Passionné, il utilise les médias et ses écrits pour plaider en faveur de l’hôpital public. Il tient une chronique à Charlie Hebdo depuis 2004, dans laquelle il raconte des histoires de son quotidien en réponse aux urgences de l’actualité.

Comment êtes-vous devenu porte-parole médiatique des messages d’alarme lors de la crise canine d’août 2003, alors que vous étiez urgentiste à l’hôpital Saint-Antoine ? Aucune décision n’est prise. Il ne s’agit pas d’un plan de carrière ; ce n’est pas une stratégie à moyen terme.

S’engager envers une cause est la première étape. Lors de mon internat d’orthopédie à Trousseau en 1988, je me suis lancé sérieusement dans la médecine d’urgence. En temps d’urgence, nous, les étudiants en médecine, étions complètement seuls ! On ne pouvait voir l’interne d’orthopédie qu’une fois par jour. Pensez-y ! A partir de là, ça part. Je suis devenu chef de cuisine à Saint-Antoine en 1995-1996.

J’étais payé sous forme de vacances, qui sont de petites primes avec des horaires de travail très flexibles. J’ai été gardien deux ou trois jours par semaine pendant trois ans. C’était vraiment insupportable. Cette révolte sociale qui a commencé à naître non seulement dans mon esprit mais aussi dans celle de mes autres collègues est ce qui a rendu cette implication possible. Un groupe appelé Association des médecins urgentistes hospitaliers de France est alors constitué.

Quel est le but d’une « association » ? « La médecine d’urgence » était considérée comme une priorité essentielle. Il fut un temps où les interventions comme celle de “Médecins sans frontières” de Xavier Emmanuelli étaient très demandées, et certains disaient que l’aide internationale pouvait être faite, mais que certains pays ne pouvaient pas y entrer à cause de la désignation de “syndic”.

“Médecins” car il était impossible de représenter l’ensemble du personnel. “Urgentistes” parce que nous voulions inscrire l’importance de la médecine d’urgence dans l’inconscient et la conscience des pouvoirs publics (le mot était alors peu connu). “Hospitaliers” puisque nous nous battions pour l’hôpital. “De France” a été ajouté pour rendre vrai le son d’extrême droite. A l’époque…

La première « grève symbolique », comme on l’appelle, a eu lieu en janvier 1998. Il s’agissait d’une grève sans véritable grève. Nous entrons désormais dans la question de l’urgence et de la lutte sociale. Donc, ça s’est fait en douceur, avec des journalistes qu’on connaissait. Puis, en 1999, nous avons eu un conflit beaucoup plus dur qui a duré un mois.

Nous avions cette légitimité pour parler des urgences devant les médias. En 2003, lorsque les jours sont arrivés, nous avons informé le Ministère de la Santé des décès imminents, mais ils n’ont pas voulu nous écouter. Alors que nous prenions conscience des effets de la journée, une équipe de TF1 qui couvrait l’hôpital est arrivée. “Vous savez, en cas d’urgence, des choses vraiment étonnantes se produisent”, leur a dit un de mes collègues. Un plan média et des conseillers en communication étaient inexistants.

Nous avons fait notre travail et on ne s’attendait pas à ce qu’il suscite autant d’enthousiasme. Et nous avons fait notre devoir, citoyen. Il y a quelques années, l’Internet n’avait pas toutes ses caractéristiques ; Facebook et Twitter n’existaient pas. C’était comme si nous parlions de l’âge de pierre, mais c’était comme ça. Nous avions toutes les informations qui venaient de nos collègues par courrier électronique et nous nous battions bec et ongles pour obtenir les informations qui venaient des ministères paniqués.

Nous avions vérifié, corrigé et très rapidement les informations. La participation sociale et syndicale est pour nous aussi un engagement dans la vie politique et civique. Qu’il s’agisse de l’accès aux soins du grand public ou des professionnels ou des moyens alloués, à nous de dire ce qui ne va pas dans le grand schéma des choses. Qu’avez-vous appris sur le fonctionnement des médias au cours de cet épisode ?

7La première chose que j’ai compris, c’est que l’élite médiatique critique fréquemment les agences gouvernementales pour leur trop grand nombre de vacances. Pourtant, je peux vous dire que de début juin à fin septembre, les encadrements des grandes rédactions partent en vacances. En 2003, une sorte de marasme était présent.

Ceux qui se présentaient en août étaient souvent des pigistes et des directeurs adjoints de mauvaise qualité, mais ils avaient une certaine conscience de ce qu’était le journalisme d’alors. Ensuite, il y a le fait que les journalistes sont extrêmement partiaux. Ce qui était intéressant, c’était de voir quelques journalistes français un peu perdus, comme Le Figaro essayer d’en parler sans en parler et TF1 essayer de se détendre pour ne pas avoir à rendre compte de ce qui se passait réellement…

Certains d’excellents journalistes de TF1 ont tenté de relayer les sujets, mais la rédaction les a bloqués. C’est pourquoi Jean-François Mattéi, alors ministre de la santé, est apparu sur TF1, car c’est une chaîne conservatrice. L’équipe de TF1 vient voir Mattéi, qui avait reçu des commandes pendant ses vacances. « Pelloux, il est fou », lui avaient dit ses commandants.

Il n’y a rien à dire. “Bref, tout va bien, rien n’est problématique”, doit-il dire. Ils ont contacté des médecins-enseignants qui ont indiqué qu’il ne se passait rien. “Non, non, il faut que vous fassiez très tranquille. Commencez un polo”, lui a lancé le directeur de la communication de Mattei en saluant l’équipe grouillante de TF1. Ayant juste acheté un polo, elle se présente avec celui-ci. Alors commence l’histoire du polo… Qu’importe ?

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8À l’époque, l’actualité écrite traitait un peu plus de sujets de fond, mais la presse « hyper intellectuelle » comme Le Monde, L’Express, Le Point, etc., était très éloignée de sa vie. La presse « hyper populaire », comme Le Parisien ou L’Humanité, était bien plus dans le vif du sujet et effectivement présente. Il y avait aussi pléthore de journalistes étrangers — j’y ai donné mes premières interviews en anglais (qui avaient lieu lors du zapping de fin d’année en Angleterre…) : américains, sud-américains, allemands, suisses, belges, Al Jazeera, etc. Selon les médias internationaux, il se passait des choses graves en France.

Les journalistes ont publié des articles basés sur des enquêtes qui ont permis de déterminer ce qui s’est passé dans les morgues. « Allez donc voir dans les morgues ! c’était quelque chose que je leur avais même dit. C’était insupportable. Dès lors, ce qui se passait en France était suivi de près par la presse étrangère. La moitié de la presse française était impliquée dans « l’opération vérité », ou un véritable journalisme, tandis que l’autre moitié était impliquée dans la « presse politique », ou des tentatives pour empêcher la trêve.

Dès lors, des articles horribles, blessants me tombent dessus (une photo pleine page dans Le Monde quand j’étais une ordure, une autre dans Libération quand je m’appelle Franck Pelloux ou Patrick Pellousse — plutôt rigoureux) et où commence le travail de détective. Un monde de “amis” que je n’avais jamais rencontré m’apparaître.

Dix mille. D’après ma compréhension, il y a trois niveaux dans un phénomène médiatique. Il y a le phénomène médiatique où un événement catastrophique se produit et c’est un one-shot, ce qui signifie que vous allez avoir une carrière très courte : allez à la télévision, faites votre truc, et puis tout sera fini. Ce sont les « héros d’un jour » qui apparaissent comme un phénomène médiatique inattendu, unique et insolite avant de disparaître.

11Ensuite, vous avez un autre canapé. Ils appartiennent aux sphères intellectuelle, politique ou « phénomènes de société » et s’inscrivent dans un phénomène médiatique un peu plus long terme. José Bové est un exemple de l’un de ces personnages. En fait, c’est à ce moment-là que les ennuis commencent. Car le phénomène médiatique des “3 L” – “je lèche, je lâche, je lynche” – devient réel lorsqu’on marche sur le fil. Vous serez condamné, mais ce sera pour une courte période.

Il existe trois catégories de rumeurs, comme dans tout phénomène : celles liées au sexe, celles liées à la finance et celles liées à la santé. “Pelloux est dépressif” et “il an un cancer” sont les diagnostics que j’ai reçus. Le fait que je sois membre de la secte des Temoins de Jéhovah me taraude toujours. “Pelloux ne travaille jamais”, disait l’argent. Après cela, des rumeurs sexuelles ont circulé selon lesquelles j’étais le meilleur séducteur de l’hôpital ou que j’étais mariée à des journalistes. C’était plutôt surprenant.

12Une fois descendu de ce canapé, vous atteindrez le troisième niveau, où vous deviendrez une sorte d’arbitre. Tu es là. Il n’est plus nécessaire de rechercher l’existence. Vous étiez en orbite autour d’un vaisseau spatial. Grâce à cela, des portes s’ouvriront pour vous. Cette introduction était l’écriture pour moi. Une fois sur place, il y a quelque chose de délicat à comprendre : vous ne pourrez pas vous déplacer.

Vous ne devriez pas essayer de vous cacher dans d’autres sphères. Il est possible que j’aie commis l’erreur d’essayer de m’insérer dans des débats politiques ou des séances d’analyse télévisées. C’est probablement la chose que je regrette le plus. Et à ce jour un peu trop de journalistes. En fait, ils sont dans leur camp.

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