Jacques Doillon Jeune – Je n’étais pas ce qu’il voulait.” Mais face à une demande sans faille, de son père, le tournage a dû être reporté pour l’actrice et demi-sœur de Charlotte Gainsbourg. Elle avait confié à nos confrères : “Je crois que le mieux qu’il m’ait dit, c’est ‘passable'”
L’Hôtel Four Seasons, Jacques Doullon
Avec Philippe Garrel et Jean Eustache, Jacques Doillon appartient à une génération qui a grandi dans le cinéma français à une époque très difficile et qui a transformé ce malaise en morale cinématographique. Il s’agit de la génération qui a atteint sa majorité quinze ans après la Nouvelle Vague, et elle ne sera jamais reconnue comme une descendante directe de celles qui l’ont précédée. Ils ont eu la chance d’arriver au bon moment et au bon endroit, parfaitement en phase avec la fin de la guerre et le bouleversement général des valeurs et des modes de vie des années 1960.
Ces cinéastes, nés dans les années 40, ont été, si je puis dire, élevés dans Godard, Truffaut, Rivette et Rohmer, mais ils étaient bien conscients qu’il serait très difficile de les inscrire dans la généalogie du cinéma français. Cela est particulièrement vrai lorsqu’il existe une nette fracture générationnelle, car les nouveaux arrivants pourraient facilement prendre leurs distances avec leurs pères et commencer à construire quelque chose contre eux.
Il ne leur restait plus qu’à se regrouper en une fraternité de quasi-orphelins, ou à tout le moins d’enfants abandonnés par des pères trop jeunes et trop soucieux de ne pas vieillir. Ils ont choisi d’accepter cet inconfort dans la solitude, trouvant du réconfort auprès de parents cinématographiques éloignés – peu nombreux, jamais formés en groupe ou à l’école – et essayant de survivre, pour le meilleur ou pour le pire, en réalisant des films qui adhèrent à leur moralité cinématographique, c’est-à-dire des films sur la situation à laquelle ils étaient arrivés dans l’histoire et dans le cinéma, même si ce n’était pas très bon ni très puissant.
Arriver au moment précis où une vague recule et où une autre n’est pas prête de déferler aurait été la fin de cette fraternité à laquelle appartient Doillon. Il est resté fidèle à ce malaise moral, même s’il aurait pu intégrer un cinéma plus industriel et normatif après certains succès.
Même le « confort dans l’inconfort » qui accompagne le fait d’être artiste et auteur n’est pas quelque chose pour lequel Jacques Doillon a opté – et d’une certaine manière, il le fait toujours. D’une certaine manière, la revendication d’un style – surtout s’il est radical – protège le cinéaste en l’élevant au rang d’artiste, ce qui permet même au spectateur le plus impatient et le plus insouciant de le reconnaître dans tous les sens du terme.
Rien de tel dans l’atelier de Doillon, où il n’a jamais cherché à tirer profit d’une quelconque image de marque ou d’un style de signature qui ferait de lui un artiste remarquable. Contrairement à tous les cinéastes qui tentent de vendre pour quelques sous un statut médiatique d’auteur, il n’a jamais cherché à capitaliser sur quelques signes facilement reconnaissables de son autorité. Dans tous les sens du terme, il n’a jamais eu vocation à faire du cinéma de référence et a toujours rejeté la sécurité d’une carrière labellisée.
J’aimerais pouvoir lui dire que c’est un cinéaste brut qui, avec la même humilité qu’un créateur, revient à l’expérience première du cinéma – être lui-même – dans chaque film et sur chaque plateau. Au cœur de son acte créateur se trouve cette manifestation toujours présente et éblouissante de ce qui se passe entre lui et d’autres êtres qui ont choisi d’être ici, ensemble et avec lui, pendant quelques semaines, et de démarrer chaque nouveau projet dans un esprit commun. , recherche égale.
Il ne le fait pas après avoir assuré préalablement une primauté sur ce qui va passer au cœur de la prise. Dans son geste cinématographique, le décor n’est jamais montré, et c’est même le premier. C’est ainsi que s’est imposée la croyance démoralisante selon laquelle il ne pourrait jamais y avoir de « style Doillon » parmi les critiques.
Doillon estime que toute forme déterminée d’avance, ou a priori, est un frein à l’émergence de cette justice des êtres qu’il recherche, et que cela est nécessaire pour entamer la recherche de ce qui lui tient à cœur. Dans ses films, la recherche de la vérité dans le scénario interhumain du tournage ne doit pas être entravée par le scénario, le cadre ou le placement des personnages. Le style, pas son carcan, sera le fruit de cette recherche vivante.
Les signes de sa méthode cinématographique incluent un regard attentif sur ses personnages et une prépondérance des dialogues. Avec son dernier film, Rodin, mettant en vedette Vincent Lindon, il est actuellement nominé pour la Palme d’Or au Festival du film de Cannes 2017. Il a été nominé dans les plus grands festivals de cinéma du monde. Ce prix n’avait plus été décerné au réalisateur depuis 1984.
Judith Godrèche accuse Jacques Doillon de l’avoir agressée alors qu’elle n’avait que 15 ans, le 8 février 2024. Dans un article paru dans le même numéro du Monde, Anna Mouglalis et Isild Le Besco ont abordé ces allégations. Un communiqué du 9 février 2024 contient une réponse du cinéaste, qui bénéficie désormais de la présomption d’innocence, entraînant les allégations de « mensonges ».
Jacques Doillon a entretenu une relation engagée avec Jane Birkin de 1980 à 1992 dans sa vie personnelle. Chris, le personnage principal, a écrit la chanson et nous raconte l’incroyable illusion de cette rencontre entre ces quatre adolescents qui, à leur manière, refuseront de s’engager et n’épargneront pas ce que les adultes attendent d’eux. Tous ces jeunes existent et vivent parmi des millions d’exemples et écrivent parfois pour des journaux clandestins. Explicationsillon, Jacques
Jacques Doillon, directeur photo qui deviendra l’une des personnalités les plus influentes du cinéma français, s’impose chez les Doigt. Tout ce qui rend son approche unique – en premier lieu une rigueur scénaristique combinée à une attention extraordinaire portée aux acteurs – est déjà là.
De par sa forme et l’accent mis sur la jeunesse (François Truffaut lui consacre d’ailleurs un éloge funèbre), le tableau devient un élément durable de la Nouvelle Vague. Mais son attention exemplaire à la réalité socio-économique de son époque fait également de lui un symbole de la renaissance du cinéma français des années 1970.
A travers les épreuves et tribulations d’un jeune apprenti boulanger, il réunit politique et émotions, paroles et corps, dans une utopie idéaliste. Il devient un témoin incontournable des espoirs et des doutes de l’après-Mai 68 en le replaçant dans son milieu. Mais c’est bien plus que cela : un éternel traité sur les illusions et les mensonges de la jeunesse.
David Vasse animera une entrevue avec le réalisateur Jacques Doillon au début de la rétrospective, suivie d’une projection de Doigts dans la tête. En quatre films restaurés, l’ADRC Patrimoine présente une rétrospective.
L’honnêteté des relations humaines devient vite le cœur de son cinéma. Il revient toujours avec joie sur les films sur l’enfance et l’adolescence, faisant appel à des acteurs « non professionnels » et à des comédiens confirmés. Lors de cet événement exclusif, L’Eden est incroyablement honoré d’accueillir ce grand réalisateur.
Le 15 mars prochain, Jacques Doillon fêtera son 79e anniversaire. Sa fille Lou, devenue chanteuse et comédienne, sera peut-être là pour fêter son anniversaire avec lui. Cependant, les échecs, les critiques et les lacunes dans la communication ont été les éléments essentiels de la relation père-fille.
Son amour du cinéma lui a été transmis. Lou Doillon emboîte le pas en même temps que son célèbre père, Jacques, fêtera ses 79 ans le mercredi 15 mars. Feu Jacques était réalisateur et acteur. Même si le père et la fille ont trouvé un terrain d’entente professionnel, leur relation personnelle n’a pas toujours été solide. Jane Birkin est la mère de la chanteuse et actrice de 40 ans, et elle a vu la froideur et l’incompréhension de son père dès qu’elle était petite.
Lou Doillon s’est notamment lancé dans une carrière au cinéma non seulement pour comprendre son père mais aussi pour compenser ses absences répétées. Elle avait raconté à Télérama que son père semblait rentrer chez lui le cœur lourd, comme s’il ne faisait que chanter les chansons d’adieu et de bienvenue de son projet. Si j’avais voulu être comédien, c’était avant tout pour le voir heureux. Partager cela avec lui.
Lou Doillon “battu” pour avoir la chance de jouer dans le film de son père.
“Sur les 18 films que j’ai tourné, il n’en a vu qu’un seul qui n’était pas de lui”, disait-elle dans nos confrères de Télérama en 2015. Il s’agissait de la femme dont le précepteur était Serge Gainsbourg. Le verdict a été tout aussi sévère concernant sa carrière musicale.
“De mon premier album, il a juste dit : ‘Il paraît que c’est bien mais, vu que tu écris en anglais, je ne peux pas comprendre'”. En 1998, elle décroche le rôle principal de Trop (peu) d’amour, un film dont le concept lui vient de son père, le réalisateur. On m’a tabassée pour fait ce film, elle avait déclarée en novembre 2020 sur la mini d’Europe 1.