
Robert Birenbaum Resistant – Les imaginations défilent. “Qui habitait 100 boulevard de la Villette, qui fut le premier à tuer un responsable allemand dans le métro Barbès, et qui mourra au front trois jours après la longue conversation que nous avons eue toute la nuit”, décrit Pierre Georges, alias Colonel Fabien.
L’un des dirigeants de la résistance communiste parisienne était Henri Krasucki, connu aujourd’hui comme le patron brutal de la CGT. Dans son récit, Robert Birenbaum raconte la rencontre avec Henri Krasucki qui eut lieu le 21 septembre 1942, au lendemain de la première manifestation qu’ils avaient organisée sur les Champs-Élysées. Le cadre des Jeunesses communistes relève de lui. Comme si c’était ici, j’ai jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule et je me suis suivi de loin partout où j’allais pour m’assurer que les flics n’enquêtaient pas…
Mais, en plus des personnages connus, il y a beaucoup d’autres personnages identiques. “At nos cinq, nous encadrions plus de deux cents hommes”, précise Robert Birenbaum, qui fait un point d’honneur d’en citer tous dans son livre. Cela inclut Maurice Zylbert et Marcel Kaminsky ainsi que Robert Endewelt, Paul Schwartz, Jean Capievic et Jacob Tancerman.
Un autre esc lynché par les compatriotes de Robert si quelqu’un n’était pas intervenu. Il nous a expliqué qu’il essayait de tracer une ligne entre un nazi fanatique et un Français qui, malgré les attentats, restait humain en agissant ainsi. Les prisonniers sont respectés. Ici, j’allais me venger de ceux qui avaient décapité l’enfant juif que j’étais.
De ces souvenirs surgit un nom, et il règne dans le Panthéon de Robert Birenbaum. Celui appartenant à Thérèse-Tauba Zylberstein. Dont il se souvient avec les mêmes yeux clairs qu’au premier jour : “C’était une femme très belle, très intelligente, c’est elle qui a fait ce que je suis, et qui a façonné notre famille.”
Cette femme qu’il a rencontrée le même jour que Libération de Paris et qui deviendra son épouse pendant soixante-cinq ans, jusqu’à sa mort le 6 février 2009. Calme absolu. Les mains jointes sur le pommeau d’argent de sa canine, le nonagénaire lâche la mâchoire et dit : « Je dis ce qui est ».
Pendant plus de deux ans, du 18 juillet 1942 au 25 août 1944, Thérèse et ses parents étaient cachés par un « couple de modestes Français » dans une cave de six mètres carrés sous le toit d’un immeuble de l’avenue Saint-Maur à Paris.
Robert Birenbaum se bat désormais pour que Rose et Désiré Dinanceau soient reconnus comme Justes parmi les Nations par l’Institut Yad Vashem de Jérusalem. Lors de la cérémonie d’inauguration le 21 février au Panthéon de Missak Manouchian, accompagné de son épouse Mélinée, il compte évoquer le souvenir de leur conversation avec le président Macron au Mont Valérien. C’est le dernier combat d’un homme honnête, généreux et modeste. Les vrais héros le savent.
Editions Stock, 173 pages, 18,50 euros, Robert Birenbaum, Antonin Amado, préface de Denis Peschanski, 16 ans, résistant. Ce soir sur France 5, il sera l’invité de La Grande Librairie. Robert Birenbaum, un jeune juif français d’environ seize ans (ses parents sont français aussi, mais il est né en Pologne), rencontre son arrière-grand-mère Dora avenue Secrétan au lendemain de la course du Vel d’Hiv en juillet. 17 novembre 1942, alors qu’il retourne à l’épicerie familiale.
Elle était jeune, environ trente-deux ou trente-trois ans, et plutôt belle ; elle était ma tante préférée. C’est lui qui raconte l’histoire. Elle me raconte comment et pourquoi mon oncle a été arrêté et jeté en prison. Il ripostait. Elle me demandera lors de son lancement si elle pouvait me faire confiance. Elle pourrait me mettre en contact avec de jeunes communistes et résistants juifs si je le voulais. Mais nous devons garder ce fait secret entre nous.
Je ne pouvais pas me résoudre à dire à mes parents qu’elle avait été mon inspiration. C’était un oui immédiat de ma part. Il valait toujours mieux se battre, vivre dignement et ne pas se coucher devant l’ennemi ; elle m’a aidé à comprendre cela en très peu de mots. Elle organise immédiatement une rencontre avec un camarade de jeunesse communiste, et son mari occupe un poste à responsabilité au sein du MOI (Mouvement Ouvrier Immigrant). Le 17 juillet 1942, j’entrais ainsi dans la Résistance.
Robert Birenbaum : “Nous étions jeunes, nous étions stupides et nous voulions nous battre jusqu’à la mort pour vaincre les Allemands à l’extérieur.” Il entre dans la résistance en France occupée alors qu’il a moins de 16 ans. A 97 ans, Robert Birenbaum témoigne dans un livre digne et complet.
ux, ils étaient des héros véritables. Chaque fois que le groupe manouchien est évoqué, Robert Birenbaum peine à contrôler ses émotions. “Dès que je les évoque, je me mets à pleurer”, dit-il en se glissant dans un sanglot. C’est dans ce contexte que le président Emmanuel Macron lui a décerné la Légion d’honneur le 18 juin 2023, au Mont Valérien, en présence de la nièce de Missak Manouchian. “Elle m’a embrassé, en larmes, et ça m’a vraiment troublé”, se souvient le vieux résistant. Être embrassé par la nièce de Manouchian était aussi un honneur pour moi.
Selon son récit dans les mémoires de ces années de guerre, 16 ans, résistant, paru ce 14 février (éditions Stock), Robert Birenbaum s’était réuni le 17 novembre 1943 pour rejoindre le groupe des partisans formés en France ( FTP) : ils ont été arrêtés la veille… “J’avais cherché des jours pour les rejoindre; cela voulait dire que j’allais participer à la lutte.
Ils m’ont accepté parmi eux, et ils ont été capturés, ” le vieil homme soupeit même aujourd’hui. Au lieu de nous démobiliser, leur arrestation et les visages rouges que les nazis ont ensuite affichés sur les murs de Paris en février 1944, représentant les noms et les visages de ceux qu’ils appelaient « l’armée du crime », nous ont galvanisés.
Robert Birenbaum, fils des émigrés juifs Moshe et Rywka, aurait été adolescent lorsque l’armée allemande est entrée dans la capitale française. Ses parents avaient fui la Pologne antisémite au nom des droits humains. Une activité qui commence doucement, il remarque.
«Les soldats allemands étaient beaux ; ils avaient un air de professionnalisme civilisé ; ils distribuaient de la soupe aux affamés ; ils ont tout fait pour conquérir le peuple », nous confie Robert Birenbaum. Et les Juifs ont eu l’occasion de les comprendre car le yiddish est un dérivé de l’allemand. Mais la sympathie n’existe plus après 1941, jour de la première levée de l’étoile jaune ; les Juifs avaient changé. “Tout a changé au port stellaire.”
Robert, un jeune homme, tente de cacher cette étoile. “Je me souviens avoir chanté au Café Pigalle pendant que le saxophoniste Robert Mavounzy jouait derrière un journal”, raconte-t-il. “Je n’ai pas résisté, j’ai été négligent.” Petit à petit, l’insouciance de Robert prend fin le jour où il croise dans la rue un peloton de soldats allemands qui, à la vue de son étoile, lui tirent dessus. En termes simples, il est juif. “Est-ce jour, j’ai juré de me venger”, dit-il, la mâchoire baissée.
La tombola du Vél’ d’Hiv ne l’ayant pas touché, il entre dans la clandestinité. Il a six ans. Il rejoint la jeunesse communiste après avoir été séduit par ses collègues et sa tante Dora. Il adopte le nom de famille, ou « blasé » comme on l’appelle communément, de Guy en l’honneur du jeune communiste tué par balle en octobre 1941 à l’âge de dix-sept ans, nom qu’il donnera plus tard à son deuxième fils. “J’étais très maigre pour mon âge”, se souvient Robert Birenbaum.
Très bon élève ; nous lisons mes essais en classe. Je n’ai jamais été politiquement actif ; en fait, je n’ai jamais été communiste de ma vie, même si j’ai toujours voté à gauche (communiste ou socialiste) par loyauté envers mes compatriotes.
Mais le cordonnier Nathan, un émigré juif allemand, m’avait fait découvrir les idées de Karl Marx en opposition à l’épicerie que tenaient mes parents. J’ai rejoint les Jeunesses communistes parce qu’elles se battaient. A six ans, j’étais le petit frère ou la petite sœur ; mes camarades de classe avaient vingt ans. “Et je suis rapidement monté en grade.”
Robert, prenant de gros risques, distribue des tracts dans tout Paris, jusque dans les lieux où se déroulent les émeutes des Allemands. Armé d’un solide fusil (il est rebaptisé « Monsieur Baratin »), il devient agent de recrutement de jeunes, puis commandant de secteur dans le 19e arrondissement, membre du MOI (immigré main-d’œuvre), et enfin militaire dans la compagnie Rajman, qui fait partie du bataillon Liberté après le triomphe de Paris.
Armé d’une arme automatique qu’il a planquée dans son calçon et prête à être sortie de la poche cachée de son pantalon, il déferle dans les rues parisiennes. Selon lui, il ne l’utilisera qu’une seule fois sur un soldat qu’il ne perdra pas. Robert Birenbaum a été un véritable résistant s’il n’a jamais tué un officier allemand. « Un résistant du quotidien », note Antonin Amado, qui l’a aidé à rassembler ses souvenirs pour ce « témoignage écrit de première importance », comme le qualifie l’historien Denis Peschanski dans la préface.
Sa dernière bataille
Une histoire édifiante et digne que cet homme de 97 ans, doté d’un physique olympique entretenu par le tennis (auquel il a joué un moment) et d’une mémoire étonnante nourrie par la passion des mots croisés, partage sans fioritures ni fioritures. “Un petit grade de la Résistance qui n’avait fait qu’accomplir son devoir”, c’est ainsi que se décrit l’un des derniers témoins.
Parce que chaque jour, Robert pense avant tout aux autres. Les noms et visages de ces frères combattants le hantent toujours. “Je veux surtout leur rendre hommage, mes copains”, a dit Robert avec une expression de détermination. Nous étions jeunes, sauvages et voulions nous battre jusqu’à la mort sur le terrain contre les Néerlandais. « Et nous avons réussi ! »
